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Le combat ordinaire
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Hier soir j'étais très fatiguée.
Même déprimée.
Il y avait pourtant eu une excellente surprise dans l'après-midi...
L'arrivée de Nathalie et de Côme, moment que j'attendais depuis plusieurs semaines.
Et puis le bilan du conseil de classe.
"Élève sérieuse, attentive, (...) Compliments du conseil de classe".
Bref, pas besoin de me plaindre. De ce côté, tout allait bien.
Mais il y avait eu ce coup de téléphone avant que Nathalie ne parte.
Ma tante. Et les mots "grève" "choc" "compte rendu" "juge d'instruction" "interdit" "droit" "pas le droit" "ce que tu crois bon", etc.
ILS ne m'ont rien dit de ce qui s'était dit. Rien.
J'ai pourtant attendu. Mais rien. Nada. Nothing.
Alors quand je me suis retrouvée sur mon lit, l'envie de faire ma traduction de Latin m'a complètement quittée.
J'ai décidé que pour cette fois je ne la ferais pas, qu'après tout c'était la première fois que je ne la faisais pas, que ce n'était pas si grave.
J'ai attrapé les deux tomes du "Combat ordinaire" et je les ai dévoré tous les deux. C'est l'unique BD que je connais. Deux albums que mon parrain m'a offert et que j'adore.
Puis je me suis allongée, tout habillée, dans le sens contraire. C'est à dire la tête à la place des pieds et les pieds à la place de la tête, j'ai éteint ma lampe rose, j'ai rabattu ma couette sur moi et je me suis endormie.
Vers 3 heures 05 du matin, je me suis réveillée, j'ai enlevé mon t-shirt et me suis mise dans le bon sens et me suis rendormie jusqu'à 7h01.

Je me croyais épargnée quand la prof de Latin a décidé d'interroger les élèves de la rangée de gauche.
Sauf qu'après le "désolée je n'ai pas fait ma traduction" de Laura et le "non je n'ai pas cherché le vocabulaire" de l'autre Laura, elle a foncé sur moi.
Je n'ai pas eu envie de regarder la traduction from internet d'Éléonore.
J'ai essayé de me concentrer sur le texte. De comprendre quelque chose.
Mais les larmes me sont montées aux yeux.
Elle a fini par me demander si j'avais recherché les mots de vocabulaire et j'ai dit que non.
Alors elle a dit qu'elle était inquiète, que les L ne travaillaient pas assez, que pour moi c'était très grave que je n'aie pas cherché le vocabulaire.
Elle a continué son cours.
Mes larmes ont continué de couler. Lentement. Discrètement.
À la fin du cours je suis allée la voir.
Ma voix tremblait, au moindre mot mes larmes auraient pu se remettre à couler.
Je n'arrivais pas à parler, mais j'ai réussi à articuler que j'étais désolée. Que cela ne se reproduirait pas. Que c'était tombé sur ce jour là et que justement elle m'avait interrogée. Que je traversais une période difficile et que je n'avais pas eu le courage de faire ma traduction.
Elle a eu l'air effarée, inquiète, étonnée.
Et puis je suis retournée à ma place et j'ai éclaté en sanglots.

À 10h25, la petite silhouette à la voix basse et grave s'est approchée de mon bureau et m'a donné un paquet.
-C'est de la part de Mme C. Elle m'a dit que vous comprendriez.
-En effet, je comprends.
Mais je croyais avoir compris autre chose.
Une petite carte et de minuscules bougies plantées sur de petits piques en plastique formant les mots HAPPY BIRTHDAY.
Elle avait trouvé si triste que je n'ai pas soufflé de bougies pour mon anniversaire qu'elle m'en offrait maintenant...
Quelle adorable attention.

En sortant de chez Nadège, j'ai couru dans le soleil.
J'avais l'impression de courir à travers un champ de blé, il y avait comme une odeur de printemps, de nature, de foin coupé, de fugue à travers la campagne, de joie de vivre et de paille dans les cheveux.

Vers 15h26 j'ai croisé Christine.
Puis Nadège.
L'espace de dix secondes je me suis trouvée entourée d'elles deux.
En même temps.
Puis elles sont parties et je me suis retrouvée seule.
J'ai vu M. J qui avait mis ses petites lunettes pour l'occasion.
On a discuté un moment sous le regard curieux de la prof de Latin.
Puis je suis allée dans la cour.
Soudain, j'ai trouvé cette cour fade.
Tellement fade comparée à la lumière qui se dégage de Christine, de Nadège, de M. J, de Mme C, ...
C'est étrange, bizarre, mais cela a toujours été ainsi.
Il n'y a qu'avec eux que je me sens à ma place.
Un instant dans la cour et je perds la lumière.
Pourtant le soleil brille.
Puis je repère un soleil sous le préau, dans le sombre.
Garfu. Et Marie.
Alors ça va.
Sauf que mon grand-père a des métastases osseuses.
Ecrit par rafaelle-, le Jeudi 23 Mars 2006, 21:17 dans la rubrique Quand la lune prend la place....

Commentaires :

ninoutita
ninoutita
23-03-06 à 21:31

On traverse toutes deux une période difficile.
J'te soutiens, sous ma pluie strasbourgeoise.
bisous.

 
sonatenfa
sonatenfa
23-03-06 à 21:34

Moi je te trouve très courageuse dans ton combat qui lui est extraordinaire :)

Tu en vis de ces choses toi dis donc ;)

Et c'est génial ces rayons de soleil réguliers qui viennent t'illuminer et ajouter à ta force.

Bravo ! continue comme ça, tu y arriveras ! Cours dans le soleil, laisse l'ombre de côté, cours, cours, ne t'arrête pas :)

Tu es quelqu'un de très bien, ne l'oublie jamais.

:D


 
Anonyme
23-03-06 à 21:36

Dans ces moments difficiles, pour te changer les idées, le troisième tome du combat ordinaire est sorti la semaine passée. Il vaut le coup, comme les deux précédents, une bonne suite pour une histoire pas encore finie.

 
rafaelle-
rafaelle-
24-03-06 à 17:10

Re:

oui !
et mon parrain a déjà prévu de me l'offrir !
;)